Une clé de voûte en queue de billard !
Eglise Saint-Sauveur | Travaux
Publié le 21 Juin, 2025

Le chef de chantier Sébastien, nous explique la complexité de la restitution de la voûte de l’église Saint-Sauveur.

Ce 21 juin 2025 restera une date clé du chantier : c’est le jour où commence la pose de la clé de voûte !

Une église qui n’est pas d’équerre, c’est mathématique, ça conduit à une clé de voûte en queue de billard, c’est–à-dire qui se rétrécit en s’allongeant.

30 tonnes de pierre de Crillon, il n’en faudra pas moins pour reconstituer cette voûte à deux pans en ogive.

Il a d’abord fallu déblayer toutes les pierres de l’ancienne couverture de l’église, effondrée en 1956, avant d’installer un vau, coffrage en polystyrène, sur l’échafaudage installé dans l’église.

Puis s’attaquer à la pose des assises longitudinales de la voûte sur le vau, en remontant à partir des deux soubassements externes.

Dernier défi technique : assurer le verrouillage des deux pans de voûte en berceau brisé ainsi reconstitués en installant la clé de voûte, soit seize blocs de pierre à déposer délicatement au sommet de l’édifice, à la grue ! Le coulinage des joints à la chaux liquide, à travers les pattes-d’oie taillées sur chaque face des blocs, assure l’étanchéité des maçonneries.

Puis vient le temps de la réalisation de la couverture en dalles de pierre taillées selon le nombre d’or, gage d’une harmonie naturelle et d’une fidélité à l’art des tailleurs de pierres. On utilise un béton de chaux allégé à base de pouzzolane pour remplir l’espace restant entre la voûte et la couverture pour éviter de mettre trop de poids sur les reins de voûte.

Du fait de la configuration de l’église, ses murs Nord et Sud n’étant pas parallèles, il faut rattraper progressivement l’écart de largeur de 5 à 6 cm des pignons Est et Ouest. Ceci requiert de calculer les dimensions des pièces une par une, au millimètre près, en évitant les « coups de sabre » pour assurer l’étanchéité parfaite de la voûte et de la couverture de l’église.

Quelques pierres d’origine ont pu être conservées sur les corniches mais la station prolongée dans la terre des 800 blocs dégagés par NEOTRAVAUX et les intempéries ont eu raison de leurs propriétés mécaniques.

Au total, il faudra beaucoup d’ingéniosité, d’habileté et 4 mois de patience à toute l’équipe en charge de cette restauration pour venir à bout de cet ouvrage.

Coups de sabre, Coulinage, Pince Perdriel, Vau… Tout cet langage technique énigmatique, pour les non initiés, n’aura plus de secret pour vous après visionnage de cette vidéo !

Merci à toute l’équipe de NEOTRAVAUX et à tous nos partenaires !

Seul le soutien financier de de la DRAC PACA et du Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône (CD 13) et celui de la Mission BERN,  déployée par la Fondation du Patrimoine et soutenue par le ministère de la culture et FDJ, a permis cette restauration remarquable qui n’était pas prévue dans le projet initial de cristallisation des vestiges de l’église.

Vous pourriez aussi aimer…