JEP 2025 : suivez le guide !

JEP 2025 : suivez le guide !

Nicolas Faucherre, Professeur émérite d’archéologie et d’histoire médiévale de l’Université d’Aix-Marseille, est administrateur de l’Association des « Amis du Castellas de Roquemartine« . Il nous entraîne à sa suite dans une visite guidée du château de Roquemartine lors des Journées européennes du patrimoine, dédiées en 2025 au patrimoine architectural.

Quel est le sens du bossage tabulaire si caractéristique du château de Roquemartine ?

L’appareil du château est caractérisé par son « bossage tabulaire ». Mais de quoi s’agit-il ? Le carrier a ciselé en forme de table la partie centrale des blocs de pierre aux arêtes vives dégagées au ciseau.

« Cette surface en saillie avec 4 biseaux aux angles permet de dégager ce bossage assez peu saillant, mais qui crée une animation plastique avec le jeu du soleil qui frise sur la surface et donne une impression de puissance dans le jeu de lumière et d’ombre ».

Mais à quoi sert ce bossage, outre sa fonction t esthétique ?

Empiler les pierres de taille pour les transporter, par barge ou par charroi, depuis la carrière distante de quelques kilomètres du château, aurait pour conséquence d’émousser les arêtes vives des blocs. La bosse est donc un moyen de protéger ces arêtes pendant le transport.

Le bossage rustique, laissant à l’état brut la partie saillante du bloc, est utilisé en Provence avant la croisade albigeoise. Le bossage tabulaire apparaît à partir des années 1240, avec l’arrivée du roi et de son frère, le Comte Charles d’Anjou en 1246. On l’observe notamment sur la forteresse d’Aigues-Mortes, ou à Villeneuve-lez-Avignon, grands chantiers royaux des années 1250-1280.

Le château de Roquemartine témoigne ainsi d’une influence royale. Il est difficile de rattacher son appareillage de bossage tabulaire au Comte Raymond Bérenger V, donc avant 1246, ou à son gendre, Charles d’Anjou. Mais cet appareillage date certainement du milieu du XIIIe siècle.

Une fenêtre à meneau emblématique du Gothique flamboyant !

Notre éminent professeur émérite a aussi le mérite d’enrichir notre vocabulaire en évoquant, à propos de la fenêtre à meneau, restaurée à l’identique à partir des rares éléments restés en place :

  • le larmier, également appelé coupe-larme : c’est la partie saillante transversale basse d’une corniche ou d’un appui de fenêtre en façade, qui a pour fonction d’éloigner l’eau de ruissellement du mur pour éviter son infiltration. Le larmier se retourne à angle droit au niveau de la traverse de la fenêtre à meneau, comme une sorte d’oreillette. C’est un motif signature de la Provence, qui sera ensuite exporté à Rhodes et à Chypre.
  • les bases buticulaires de la fenêtre, caractéristiques du XVe siècle : la base buticulaire d’une colonne est composée d’éléments verticaux juxtaposés, présentant des similitudes avec la forme d’une bouteille, ce qui expliquerait son nom. À partir du XVIe siècle, les architectes de toute l’Europe réadoptent les codes antiques.

Percez les autres mystères du site en participant à la visite guidée du Château !

Visitez le Castellas à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine !

Visitez le Castellas à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine !

Les Journées européennes du Patrimoine 2025 auront pour thème le « Patrimoine architectural ».

Le ministère de la Culture a créé en 1984 les Journées européennes du Patrimoine sous le nom de « Journées Portes ouvertes des monuments historiques » . Elles ont pour objectif de montrer au plus grand nombre la richesse extraordinaire de notre patrimoine. Comment ? Au travers de rendez-vous inédits, de visites insolites et d’ouvertures exceptionnelles.

Les propriétaires du site et l’Association des Amis du Castellas vous proposent une visite guidée du chantier de cristallisation des vestiges du château et de l’église de Roquemartine samedi 20 septembre 2025.

Cette visite exceptionnelle figure sur le programme officiel des Journées européennes du Patrimoine 2025.

Profitez de cette occasion unique, car le chantier s’achève ! Venez découvrir la splendide restauration de la fenêtre à meneau du château, datant du Gothique flamboyant et la restitution de la couverture en pierre de l’église Saint-Sauveur.

Vous hésitez encore ? Découvrez dans la vidéo l’ampleur des travaux réalisés depuis l’annonce, le 15 mars 2022, par la Mission Bern de la sélection du Castellas de Roquemartine comme site emblématique régional.

En juin 2024, la Mission Patrimoine, présidée par Stéphane Bern, déployée par la Fondation du Patrimoine, soutenue par le ministère de la culture et FDJ, a décidé de porter à 500 000 Euros le soutien apporté au projet de cristallisation des vestiges du Castellas de Roquemartine, afin de permettre la restitution de la voûte et de la couverture en pierre de l’église.

Merci à tous nos partenaires !

Informations pratiques

Inscription gratuite mais obligatoire sur le site Internet du Castellas

Participation limitée aux 200 premiers inscrits

4 départs de visite vous sont proposés à 10h30, 11h, 14h et 14h30

Prévoir de bonnes chaussures de marche, l’accès au château se faisant par un chemin escarpé.

Le site, perché sur un éperon rocheux, est encore dangereux. Les enfants sont acceptés, sous réserve de rester sous la surveillance permanente de leur parents.

Les coulisses d’un tournage de France 3

Les coulisses d’un tournage de France 3

Silence, on tourne !

Découvrez des images exclusives prises lors du tournage d’un reportage sur la restauration du Castellas de Roquemartine, qui devrait être diffusé sur France 3 à l’automne, en amont des Journées Européennes du Patrimoine.

En 2022, année de la sélection par la Fondation du Patrimoine du Castellas de Roquemartine comme site emblématique régional, Frédéric Soulié et les équipes de VAQUI, émission diffusée sur France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur, étaient venus sur le site au mois d’octobre pour rencontrer « ceux qui tentent de faire revivre le patrimoine très minéral des Alpilles« . Le chantier de restauration des vestiges du Castellas de Roquemartine n’avait alors pas encore commencé.

3 ans plus tard, une nouvelle équipe de France 3 VAQUI a souhaité revenir sur place pour constater l’avancement des travaux et mettre en lumière l’importance du travail accompli par les propriétaires du site avec le soutien des membres de l’Association des Amis du Castellas de Roquemartine.

Découvrez les coulisses de ce tournage, réalisé le 1er mai 2025 ! Profitez, en exclusivité, des explications du chef de chantier Sébastien LELOUARD, de la société NEOTRAVAUX, sur les travaux réalisés sur le château, et notamment la restitution complète de la fenêtre à meneau ornant la chambre d’apparat du Logis du Castellas. Il est accompagné de Gilles de BECDELIÈVRE, propriétaire du site et de Michel BERNARD, passionné d’histoire et d’archéologie et membre de l’Association.

Le reportage de France 3 devrait être diffusé avant les prochaines Journées européennes du patrimoine qui se tiendront les 20 et 21 septembre 2025.

Vue sur la salle palatiale du château de Roquemartine
La salle palatiale du Castellas est sauvée !

La salle palatiale du Castellas est sauvée !

2 ans après la sélection du Castellas de Roquemartine comme site emblématique régional, la salle palatiale du château est hors de péril !

La Fondation du Patrimoine, avant l’annonce le 15 mars 2022 de la sélection du Castellas comme site emblématique de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, avait dépêché sur le site le photographe Emmanuel FERRAND de l’Agence « My Photo Agency ». Ses photos illustrent bien l’état de péril du château, inscrit en 1926 au titre des monuments historiques, ayant justifié l’octroi d’une aide de 400 000 euros au projet de mise en sécurité et de cristallisation des vestiges du château et de l’église de Roquemartine par la Mission pour la sauvegarde du patrimoine en péril, présidée par Stéphane Bern.

Outre l’effondrement de l’angle Nord-Ouest du Château, intervenu dans les années 1950, une grande ouverture béante menaçait aussi d’accélérer l’écroulement de l’édifice. La toiture du château s’est recouverte au fil des siècles de 60 à 80 cm de terre et de végétation et de nombreuses maçonneries instables représentaient des risques majeurs pour les promeneurs qui s’aventuraient dans ses murs en dépit des panneaux d’interdiction d’accès au site les alertant sur les dangers encourus.

Castellas de Roquemartine - Salle palatiale avant travaux
Castellas de Roquemartine © Fondation du Patrimoine – Guillaume de Laubier – 2023
Castellas de Roquemartine - Salle palatiale avant travaux
Castellas de Roquemartine © My photo Agency – Emmanuel Ferrand – 2022

Découvrez les travaux réalisés en 2023 et 2024 sur la salle palatiale du château avec Christophe Dugand, responsable de l’opération de la société Néotravaux.

Cette magnifique salle à trois croisées d’ogive, dotée de 2 fenêtres équipées de coussièges (du latin culcita, « coussin » et sedes, « siège », bancs aménagés dans l’embrasure d’une fenêtre) a dû accueillir de nombreux troubadours et d’éminents hôtes du seigneur du château.

On distingue sur les murs les traces des poutres supportant un plancher, sur lequel devait se trouver la chambre de retrait dans laquelle Thomas d’Albe aurait écrit son testament le 20 juin 1469 selon Nicolas Faucherre, professeur émérite d’histoire médiévale de l’Université d’Aix-Marseille et administrateur de l’Association des Amis du Castellas de Roquemartine.

Premiers secrets du Castellas dévoilés le 25 mai 2024 lors de l’AG de l’association

Premiers secrets du Castellas dévoilés le 25 mai 2024 lors de l’AG de l’association

Les Amis du Castellas de Roquemartine ont tenu leur 2ème assemblée générale

63 adhérents étaient présents, ou représentés, au Mas du Moulin le 25 mai dernier.

Le président Emmanuel de Foresta, après avoir remercié le propriétaire du site, Gilles de Becdelièvre, d’accueillir cette réunion, a donné lecture du rapport moral et du rapport financier de l’exercice 2023, approuvés à l’unanimité par l’assemblée. Celle-ci a reconduit les cotisations 2024 à leur niveau de 2023.

Le président a ensuite fait le point sur l’avancement du chantier de cristallisation des vestiges du château et de l’église Roquemartine, soulignant l’incertitude subsistant sur le mode de couverture, provisoire ou pérenne, de l’église Saint-Sauveur.

Les membres du Conseil d'administration de l'association
Le Président des « Amis du Castellas de Roquemartine » Emmanuel de Foresta, la trésorière Geneviève Bigeard et Nicolas Faucherre, administrateur
Frédéric Crapon, administrateur
Frédéric Crapon, administrateur, présente les perspectives

Perspectives pour les 2 ans à venir

Les perspectives d’activités de l’association pour les deux années à venir ont été présentées par Frédéric Crapon, nouvel administrateur élu à l’unanimité, avec Guylaine Saye et de Nicolas Faucherre. L’objectif est de faire connaître le site du Castellas de Roquemartine, une fois les travaux de cristallisation des vestiges du château et de l’église achevés.

Une des premières activités sera d’organiser des visites guidées du site. Le Castellas est une réserve de chasse, un espace naturel remarquable d’intérêt écologique, faunistique et floristique exceptionnel, d’abord protégé par les chasseurs. Les visites pourront avoir lieu hors période de chasse, lors de l’assemblée générale annuelle, de juin à début septembre et lors des journées européennes du Patrimoine.

Un avenir à construire avec tous les membres de l’association

L’association envisage d’organiser des visites guidées pour 10 à 12 personnes, un samedi sur deux, de juin à septembre, sur réservation préalable via le site Internet, en veillant au respect des réglementations feux de forêt et accès réglementé des massifs.

Un partenariat avec les professeurs des écoles et du collège d’Eyguières est aussi souhaité. il nécessitera l’accord du rectorat ou de l’académie en 2025 ou 2026. Il est enfin envisagé d’organiser à partir de 2026 une fête du Castellas en juin ou juillet.

Le Conseil d’administration reste à l’écoute de toutes les idées et suggestions des membres de l’association.

Pour en savoir plus : compte-rendu de l’AG 2023

Guylaine Saye, nouvelle administratrice
Guylaine Saye, nouvelle administratrice

Les premiers secrets du château dévoilés

Après le pique-nique partagé dans l’enceinte de la cour du Mas du Moulin, les Amis du Castellas de Roquemartine ont pu découvrir des aspects méconnus du Château de Roquemartine sous la conduite de Nicolas Faucherre, Professeur émérite d’archéologie et d’histoire médiévale de l’Université d’Aix-Marseille, qu’il vous raconte avec talent dans les deux vidéos ci-dessous. La première permet de comprendre comment la forme de l’ouverture de tir située au bas de l’angle de la muraille extérieure de la basse cour du Château permet de dater très précisément cet ensemble de maçonnerie.

Actum in camera di Rocca Martina…

Nicolas Faucherre nous présente, à partir de l’éclairage du testament de Thomas d’Albe du 20 juin 1469, quel devait être le « programme palatial » du Château de Roquemartine à l’époque et où était située la chapelle primitive du château. Une bonne occasion de réviser son latin !

RV pour la prochaine visite guidée, le 22 septembre 2024 à 14h lors des JEP

Montez sur le toit du château !

Montez sur le toit du château !

Le chef de chantier vous explique les défis relevés pour rendre au toit du Château de Roquemartine son étanchéité originelle !

Après avoir travaillé sur l’église Saint-Sauveur puis sur la Tour Orientale, la société Néotravaux en charge de la cristallisation des vestiges du Castellas de Roquemartine s’est attaquée au Château en mars 2024, avec un nouveau défi : rendre à la toiture, recouverte de terre et de végétation, son étanchéité initiale.

Sébastien Lelouard, le chef de chantier, vous explique les modes opératoires mis en œuvre pour :

  • acheminer l’eau, les matériaux nécessaires, sable et chaux, et les engins requis sur le site,
  • échafauder l’aile Ouest du Château,
  • dévégétaliser le toit sur 60 à 80 cm d’épaisseur,
  • hisser les bennots chargés de mortier de chaux,
  • épandre la chape de béton de chaux fibrée et hydrofugée dans la masse
  • assurer un bon écoulement des eaux de pluie par la mise en œuvre de réglets avec des pentes multiples.

La dévégétalisation de l’aile Ouest du Château a permis de mettre à jour un dallage en pierres dont la pente permettait l’écoulement de l’eau du Sud vers le Nord et sa récupération via des rigoles pour alimenter la citerne située en dessous de la sale palatiale.

Les travaux en cours permettent de comprendre comment le propriétaire du Château, le Chevalier Albe de Tarascon, récupérait les eaux de pluie pour alimenter la citerne du château au Moyen-Age.