Plus de 100 participants pour la visite du chantier et du pigeonnier de Roquemartine
Cette journée, organisée en partenariat entre l’association « Les Amis du Castellas de Roquemartine » et l’association « Les Chemins du patrimoine » d’Eyguières, dans le cadre des Journées européennes du Patrimoine a été un franc succès !
Après un accueil au Mas du Moulin par les présidents des deux associations, Emmanuel de Foresta et Pierre Daussant, 79 personnes ont pu visiter le pigeonnier de Roquemartine sous la conduite de Patricia Deronzier, secrétaire de l’association « Les Chemins du Patrimoine ».
L’après-midi, plus de 100 personnes ont pu visiter le chantier du Castellas par petits-groupes, sous la conduite d’Emmanuel de Foresta et des propriétaires du site présents, Gilles et Hedwige de Becdelièvre.
Le responsable du chantier, Christophe Dugand, de la société Neotravaux, a expliqué aux visiteurs comment était réalisée la réfection complète de la toiture en pierres de taille du chœur pentagonal de l’église Saint-Sauveur, rendue possible grâce au plan de calepinage originel mis à jour lors de la dévégétalisation de l’édifice.
Cette opération particulièrement complexe du fait des cinq pentes du toit, nécessitera pas moins de trois tonnes de pierre de taille.
Les participants, pour la plupart originaires d’Eyguières ou de la région PACA, ont ensuite pu monter admirer le château, où les travaux s’engagent avec la confortation de la tour orientale.
Rendez-vous dans un an pour suivre l’évolution du chantier !
Merci aux bénévoles de nos deux associations et à tous ceux qui ont concouru au succès de cette journée !
« Les visites du pigeonnier, de l’église et du château étaient tellement émouvantes dans ce site si majestueux, merci beaucoup ! Cela fait tellement plaisir de voir qu’enfin on les protège et les remet en valeur ! «
« Je tenais simplement à vous remercier pour ce très beau moment. Ce lieu et ces pierres sont passionnants, vous passionnés ! »
Une urgence : la consolidation des peintures murales de la nef
3 mois après le début du chantier, il est apparu urgent d’effectuer les consolidations requises sur les peintures de la nef, directement impactées par les travaux à venir.
En effet, la restitution de la couverture de la nef nécessitera le montage d’échafaudages, le maniement de matériaux lourds et l’usage d’eau.
La voûte en berceau brisé de l’église Saint-Sauveur s’est effondrée en 1956, abandonnant le bâtiment aux intempéries et à sa lente dégradation. L’abside a subi de nombreux préjudices avec trois colonnes sur quatre arrachées sur les murs intérieurs et une toiture lacunaire et herborisée.
On observe cependant encore la présence de décors peints qui méritent que l’on s’y attarde, notamment un faux appareillage rouge sur fond blanc dans le chœur et sur les quatre murs de la nef.
Diagnostic de l’état de conservation du décor de faux joints
Il a été demandé à Madame Claire Delhumeau, restauratrice de décors peints diplômée IFROA-INP, de réaliser une rapide étude stratigraphique des décors et d’effectuer les consolidations d’urgence sur les enduits peints.
Ce faux appareillage est un motif décoratif très courant dans les églises durant la période médiévale. Son intérêt n’est pas à négliger car il donne tout son caractère à l’intérieur de l’édifice.
Analyse stratigraphique succincte : 8 couches successives d’enduits ou détrempes
Le décor de faux joints est la 3ème couche revêtant la maçonnerie de moellons, pour les murs, et de pierres de taille (arcs et angles), après un enduit de chaux et sable ocre, jeté-lissé, d’aspect grossier mais en assez bon état de conservation, malgré quelques déplacages ponctuels (1ère couche) et un enduit de chaux et sable gris d’un demi centimètre d’épaisseur environ, présentant des fissures et lacunes importantes (2ème couche).
Au-dessus du décor de faux joints généralisé, avec présence de calligraphie sur le mur Est et d’un décor sur l’arc triomphal, on trouve par endroits un enduit de bouchage ou de ragréage ponctuel (4ème couche), une couche de badigeon en chaux ou plâtre, fragile et lacunaire (5ème couche), préparation supposée à une couche unie orangée (6ème couche), et une dernière couche orangée plus foncée (7ème couche), toutes deux très fragiles, usées et lacunaires. Des bouchages ponctuels d’enduit peu respirant ont enfin été effectués par endroits (8ème couche).
Le décor de faux joints rouges sur fond blanc devait recouvrir initialement toutes les surfaces de la nef, corniche et voûte comprises ainsi que les murs et la voûte du chœur car on trouve des fragments dans toutes ces zones. Les faux joints sont peints à l’ocre rouge sur badigeon de chaux (présence de cordage). L’ensemble est d’une facture peu appliquée tant dans le passage du badigeon, que par le tracé des faux joints, réalisés à main levée avec des mesures très aléatoires.
Etat de conservation du décor de faux joints
La stratigraphie de la couche 3, constitué par le décor de faux joints généralisé, est énigmatique car le mur Est dans sa partie basse (à 2m de haut) présente une superposition de décors sans couche intermédiaire de préparation. Les faux joints reposent sur des éléments calligraphiés de taille importante mais difficiles à déchiffrer. On note la présence de doubles traits horizontaux et verticaux qui pourraient être un faux encadrement. L’enlèvement des couches orangées postérieures permettrait d’avoir plus d’éléments, mais actuellement celles-ci protègent la couche picturale.
On peut observer sur le départ de l’arc triomphal un motif de « pompon » qui s’inscrit dans une frise soulignant l’arc.
Certains faux joints sont plus foncés que d’autres, sans doute plus concentrés en pigment ou moins altérés par les éléments extérieurs. La facture générale du décor montre qu’il a été exécuté rapidement et peut être par plusieurs mains. La présence de ce décor sur le mur occidental prouve que son exécution est contemporaine ou juste postérieure à la transformation du chœur. Mais l’époque de construction du mur Ouest est elle-même difficile à dater.
Mur Nord
Mur Ouest
Mur Sud
Mur Est
Les schémas ci-contre présentent les surfaces de décor de faux appareillage qui demeurent en place.
Le mur occidental est celui dont la surface peinte est la moins lacunaire mais il est le plus touché par la présence de moisissures dues au ruissèlement des eaux de pluie.
Celles-ci sont notables également sur les murs Nord et Sud.
Les enduits peints du mur Est, quant à eux, présentent une grande fragilité d’adhésion au support ce qui explique leur état lacunaire et les nombreuses reprises d’enduit postérieur.
Ils nécessiteront dans l’avenir de nombreuses injections de consolidant.
On peut remarquer la présence des faux joints sur la corniche et sur la voûte. Sur ces zones, le décor repose sur un simple badigeon.
Quelques sondages sonores effectués sur les surfaces peintes de la nef ont permis de constater à quel point les décors sont déplaqués de leur support et donc potentiellement fragiles.
En prévision des travaux de réfection de la voûte de la nef, des consolidations ont été en priorité effectuées sur les parois de la nef.
Pour ce faire, des solins d’enduit sont posés sur les bords écorchés des enduits peints pour éviter les infiltrations éventuelles d’eau mais aussi pour limiter les fuites de coulis lors des injections de consolidant qui seront pratiquées ultérieurement.
Ces injections de coulis sont faites pour combler les vides et redonner une bonne adhésion des peintures à leur support. L’adhésion des enduits peints au support a été renforcée mais vu l’importance des solins à réaliser, les injections de consolidant n’ont pas encore pu être effectuées.
Cette première intervention, loin d’être exhaustive, a été réalisée in situ pendant cinq jours et constitue un premier pas dans le sauvetage de cet ensemble peint
Zone fragilisée mur Nord après solin
Zone fragilisée mur Nord avant solin
Le texte de cet article, les dessins et plusieurs photographies sont extraits du rapport d’étude « Consolidations d’urgence des décors situés dans la nef de l’église st Sauveur du Château de Roquemartine à EYGUIERES (13) » de Madame Claire Delhumeau, août 2023.
Claire Delhumeau collabore souvent avec d’autres artisans du patrimoine bâti sous la houlette d’architectes du patrimoine. Elle réalise des sondages en recherche de décor (archéologie du bâti), intervient dans la conservation de décors in situ, de la consolidation d’enduits peints au refixage des couches picturales. Son travail de restauration permet d’harmoniser et de mettre en valeur des peintures murales, qu’ils s’agissent du traitement coloré des lacunes ou de la réintégration picturale. Claire Delhumeau a débuté sa formation aux Beaux-Arts d’Aix-en-Provence avant d’intégrer l’école d’Arts appliqués Duperré à Paris, puis l’Institut Français de Restauration des Œuvres d’art devenu Institut National du Patrimoine en 2001, dont elle est diplômée.
Grand moment d’émotion partagé entre tous les acteurs du chantier !
La restauration de l’ancienne église de Roquemartine, qui bénéficie notamment du soutien financier de la Fondation de la Sauvegarde de l’Art Français a nécessité, avant d’installer les échafaudages requis pour étayer le chœur, de dégager la végétation et les blocs de voûte effondrés au sol.
Cette première phase a été effectuée par les salariés de la société Néotravaux en charge du chantier, sous surveillance de l’équipe archéologique de la société Arkemine Sarl.
Elle a permis de mettre à jour une partie de l’ancien dallage de l’église, sur environ un mètre de largeur, près de la porte d’entrée et du mur sud de l’église, datant du XV° siècle.
Le dégagement patient, sur 80 cm à 1 mètre de profondeur, des blocs de pierre de taille issus de la voûte effondrée, mêlés à la terre et à la végétation accumulées au fil des ans , a également permis de mettre à jour un baptistère, dont n’émergeait plus que la coquille d’ornement supérieure, ainsi que des éléments mobiliers en pierre et des fragments de pierres tombales.
Conformément à la tradition, l’église abritait vraisemblablement une tombe dans la nef elle-même, près du baptistère.
Dans l’une des chapelle latérale, l’un des descendants des Albe aurait été inhumé, comme le laisse supposer la fresque peinte sur la voûte de cette chapelle.
Ces sépultures ont malheureusement été vandalisées et pillées.
La mise à jour du dallage et de ces éléments archéologiques fut un intense moment d’émotion partagé entre tous les acteurs du chantier, instantanément replongés plusieurs décennies, voire plusieurs siècles en arrière.
Ce dallage sera protégé dans l’attente des décisions à prendre sur son éventuelle restauration.
L’ancienne église de Roquemartine, coup de cœur de la Fondation « La Sauvegarde de l’Art Français » en 2022
Fondation d’utilité publique créée en 1921 afin de porter secours à notre patrimoine national menacé d’abandon et de destructions, « La Sauvegarde » se consacre en priorité à la sauvegarde du patrimoine religieux en péril, principalement des églises et des chapelles rurales, à travers toute la France. Elle leur consacre plus d’un million d’euros par an, pour financer leurs travaux de restauration.
le 8 mars 2022, son comité technique d’aide aux édifices a décidé d’attribuer à la restauration de l’église Saint-Sauveur de Roquemartine, projet ❤ coup de cœur du comité ❤, une aide exceptionnelle de 40.000 euros, sur les 217 000€ alloués au total à 23 projets de restauration.
La Fondation en visite sur le site
Le 20 mars 2023, le propriétaire des lieux et son épouse, Gilles et Sabine de Becdelièvre, ont eu l’honneur d’accueillir sur le site le Président de la Fondation, Monsieur Olivier de Rohan Chabot, accompagné du Directeur, Monsieur Lionel Bonneval et de Madame Alexia Monteiller, chef de projet. Monsieur Jean-Louis Atoch, délégué régional de la Fondation, était également présent.
« La Sauvegarde de l’Art Français est heureuse d’apporter son soutien dans la première phase des travaux correspondant à la confortation urgente de l’église et sa mise hors d’eau.
Ce site remarquable a été sélectionné par la Mission Bern afin de bénéficier d’édition 2022 du Loto du patrimoine. Ce projet de grande ampleur a besoin de tout notre soutien ! »
Visite de l’église Saint-Sauveur avant restauration
Le Président et son équipe ont montré un vif intérêt à la visite de l’église, dans l’attente du début des travaux que la Fondation suivra attentivement.
La famille Becdelièvre est particulièrement reconnaissante à la Fondation pour son soutien financier décisif, avec celui de la Mission Patrimoine, dans le lancement du projet de restauration et son action essentielle pour la sauvegarde de notre patrimoine religieux national.
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